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3 : L'Espérance est active

1 Thessaloniciens 5,8 : « Nous qui sommes du jour, soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de l’amour, et ayant pour casque l’espérance du salut ».

Spe Salvi

4. Avant d'affronter la question de savoir si la rencontre avec le Dieu qui, dans le Christ, nous a montré son Visage et qui a ouvert son Cœur peut être aussi pour nous non seulement de type « informatif », mais aussi « performatif », à savoir si elle peut transformer notre vie de manière que nous nous sentions rachetés par l'espérance que cette rencontre exprime, revenons encore à l'Église primitive.

La rencontre avec le Seigneur de tous les seigneurs, la rencontre avec le Dieu vivant, et ainsi la rencontre avec l'espérance qui était plus forte que les souffrances de l'esclavage et qui, de ce fait, transformait de l'intérieur la vie et le monde. Ce qui était advenu de nouveau apparaît avec une plus grande évidence dans la Lettre de saint Paul à Philémon.

Il s'agit d'une lettre très personnelle, que Paul écrit dans sa prison et qu'il confie à l'esclave fugitif Onésime pour son maître – Philémon précisément. Oui, Paul renvoie l'esclave à son maître, de chez qui il avait fui, et il le fait non pas en ordonnant, mais en priant : « J'ai quelque chose à te demander pour mon enfant à qui, dans ma prison, j'ai donné la vie du Christ... Je te le renvoie, lui qui est une part de moi-même... S'il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c'est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais, bien mieux qu'un esclave, comme un frère bien-aimé » (Phm 10-16).

 

Les hommes qui, selon leur condition sociale, ont entre eux des relations de maîtres et d'esclaves, en tant que membres de l'unique Église, sont devenus frères et sœurs les uns des autres – c'est ainsi que les chrétiens se nomment les uns les autres. En vertu du Baptême, ils avaient été régénérés, ils s'étaient abreuvés du même Esprit et ils recevaient ensemble, côte à côte, le Corps du Seigneur. Même si les structures extérieures demeuraient identiques, cela changeait la société, de l'intérieur.

Si la Lettre aux Hébreux dit que les chrétiens n'ont pas ici-bas une demeure stable, mais qu'ils cherchent la demeure future (cf. He 11, 13-16: Ph 3, 20), cela est tout autre qu'un simple renvoi  à une perspective future : la société présente est considérée par les chrétiens comme une société imparfaite ; ils appartiennent à une société nouvelle, vers laquelle ils sont en chemin et qui, dans leur pèlerinage, est déjà anticipée.

MOSAÏQUE

Dans le livre d’Isaïe, Dieu est le gardien de sa vigne plantée sur un coteau fertile : « Il  en attend de beaux raisins,… »

Dans l’évangile, Jésus se compare au Cep, son Père étant le vigneron et nous les sarments. Il nous demande aussi de « porter du fruit en abondance ».

Notre vie de foi doit être « performative ». Notre lien au Christ doit nous transformer, nous changer, nous rendre productifs pour anticiper ici et maintenant le Royaume de Dieu !

 

5° MOSAÏQUE – PORTER DU FRUIT

Elle met en scène la métaphore du sarment qui « demeure » au Cep afin de porter du fruit.

L’espérance d’une bonne récolte habite le cœur de tous les vignerons !

Vous pouvez lire le texte sur le pilier et écouter en cliquant ICI.

José Antonio Pagola

Jésus a été un infatigable créateur d’espoir. Toute sa vie a consisté à transmettre aux autres l’espérance qu’il vivait lui-même du plus profond de son être.

Dans l'évangile de Luc 21, 28, il dit : « Levez-vous, relevez la tête, votre délivrance est proche. Mais prenez garde : ne laissez pas vos esprits s’abrutir par le vice, la boisson et les soucis d’argent ».

Les paroles de Jésus n’ont pas perdu de leur actualité, car aujourd’hui encore, nous continuons à tuer l’espoir et à gâcher la vie de bien des manières. Ne pensons pas à ceux qui, sans aucune foi, vivent selon le « mangeons et buvons, car demain nous mourrons », mais à ceux d’entre nous qui, se disant chrétiens, peuvent tomber dans une attitude pas très différente : « mangeons et buvons, car demain le Messie viendra ».

Lorsque le but presque unique d’une société est la satisfaction aveugle de ses appétits et que chacun se renferme sur sa propre jouissance, l’espoir y meurt.

Les personnes satisfaites ne cherchent rien de vraiment nouveau. Elles ne travaillent pas pour changer le monde. Elles ne s’intéressent pas à un avenir meilleur. Elles ne se rebellent pas contre les injustices, les souffrances et les absurdités du monde actuel. En fait, ce monde est pour elles le « paradis » auquel elles souscriraient pour toujours. Elles peuvent se permettre le luxe de ne rien attendre de mieux.

Comme il est toujours tentant de s’adapter à la situation, de s’installer confortablement dans notre petit monde et de vivre tranquillement, sans plus d’aspirations. Presque inconsciemment, nous nourrissons l’illusion que nous pouvons atteindre notre propre bonheur sans rien changer dans notre monde. Mais n’oublions pas : « Seuls ceux qui ferment les yeux et les oreilles, seuls ceux qui sont devenus insensibles, peuvent se sentir à l’aise dans un monde comme celui-ci » (R. A. Alves).

Ceux qui aiment vraiment la vie et qui se sentent solidaires de tous les êtres humains souffrent lorsqu’ils voient que la grande majorité des gens ne peuvent toujours pas mener une vie digne. Cette souffrance est le signe que nous sommes toujours vivants et conscients que quelque chose ne va pas. Nous devons continuer à chercher le royaume de Dieu et sa justice.

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