La Pâque
Walter Kasper, La Miséricorde
Dans l’Ancien Testament la révélation explicite de la miséricorde est indissolublement liée à la révélation fondamentale de Dieu lors de la sortie d’Egypte et de la libération d’Israël ainsi que l’expérience du Sinaï. Le fait se produit à un moment où le peuple d’Israël se trouve dans une situation difficile, voire sans issue. En Egypte il est opprimé par une dure servitude : Moïse a dû fuir devant la milice égyptienne qui en voulait à sa vie. Au Buisson ardent, à la montagne de l’Horeb, Dieu se révèle comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Cette révélation renoue donc avec le début de l’histoire du salut. Chaque fois, Dieu se manifeste comme celui qui appelle et fait sortir. Il est le Maître de l’histoire. Alors qu’avec Abraham, c’était l’humanité tout entière qui était concernée, ici il n’est plus question que de son peuple, du peuple d’Israël.
Dieu est un Dieu qui voit la misère de son peuple et entend ses cris : « J’ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte. J’ai entendu ses cris devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens. » (Ex 3,7)
Il n’est ni mort ni muet, Il est un Dieu vivant qui se préoccupe de la détresse de l’homme, qui parle, agit et intervient, qui sauve et qui délivre. L’expression « Dieu t’a fait sortir du pays d’Egypte » devient la profession de foi fondamentale de l’Ancien Testament.