Cette chanson, très populaire, a été écrite par Rina Ketty en 1938 et reprise plusieurs fois, notamment par Tino Rossi et Dalida. Elle dit de façon simple la puissance de l’attente, même dans la souffrance. Dieu est celui, qui, malgré notre stérilité, attend toujours des fruits de l’arbre qu’il a choisi. Il sait que notre seul repos est en lui.
J'attendrai le jour et la nuit
J'attendrai toujours ton retour
J'attendrai car l'oiseau qui s'enfuit
vient chercher l'oubli dans son nid
Le temps passe et court en battant tristement
dans mon coeur si lourd
Et pourtant j'attendrai ton retour
J'attendrai le jour et la nuit
J'attendrai toujours ton retour
J'attendrai car l'oiseau qui s'enfuit
vient chercher l'oubli dans son nid
Le temps passe et court en battant tristement
dans mon coeur si lourd
Et pourtant j'attendrai ton retour
Le vent m'apporte des bruits lointains
Guettant ma porte j'écoute en vain
Hélas, plus rien plus rien ne vient
J'attendrai le jour et la nuit
J'attendrai toujours ton retour
J'attendrai car l'oiseau qui s'enfuit
vient chercher l'oubli dans son nid
Le temps passe et court en battant tristement
dans mon coeur si lourd
Et pourtant j'attendrai ton retour
Et pourtant j'attendrai ton retour
Le temps passe et court en battant tristement
dans mon coeur si lourd
Et pourtant j'attendrai ton retour
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Cet extrait de l’Odyssée d’Homère, raconte le retour d’Ulysse à Ithaque où l’attend, depuis vingt ans sa femme Pénélope. Pénélope espère toujours le retour d’Ulysse et repousse les prétendants qui veulent l’épouser pour accéder au trône d’Ithaque. Elle imagine une ruse : elle promet de choisir l’un d’eux quand elle aura fini sa tapisserie. Mais chaque nuit, elle défait ce qu’elle a fait le jour…
La vieille Euryclée, transportée d’allégresse, monte aux appartements supérieurs, pour annoncer à la reine qu’Ulysse était dans le palais, ses genoux ont repris leur vigueur, et ses pieds vont avec rapidité ; se penchant alors vers la tête de Pénélope, elle lui dit :
« Réveillez-vous, ô ma fille chérie, et que vous voyiez de vos yeux celui que vous désirez sans cesse : Ulysse est de retour ; il est arrivé dans sa maison après une longue absence ; il a tué les superbes prétendants, qui ravageaient son palais, dévoraient ses richesses, et faisaient violence à son fils. »
« Chère nourrice, reprend aussitôt la prudente Pénélope, les dieux vous ont rendue folle, eux qui peuvent faire un insensé d’un homme sage et combler de prudence un esprit léger ; ce sont eux qui vous ont frappée, auparavant votre sens était droit. Pourquoi me railler, moi dont l’âme est remplie de chagrins, en me disant des choses si peu vraisemblables, et m’arracher au doux sommeil qui m’enchaînait en couvrant mes paupières ? Jamais je ne m’étais si fort endormie depuis le départ d’Ulysse pour l’infâme et funeste Ilion. Mais allez, descendez maintenant, retournez dans la salle des festins. Si parmi les femmes qui m’appartiennent, quelque autre était venue m’annoncer ces nouvelles et m’arracher au sommeil, je l’aurais à l’instant renvoyée avec outrage ; mais votre vieillesse vous protégera. »
La nourrice Euryclée répondit :
« Non, mon enfant, je ne vous raille point ; Ulysse est réellement de retour, il est arrivé dans sa maison, comme je viens de vous l’annoncer ; c’est l’étranger que tous ont insulté dans ses propres demeures. Télémaque savait déjà qu’il était venu, mais par prudence il cachait les desseins de son père, afin de punir la violence de ces hommes audacieux. »
Ainsi parle Euryclée ; Pénélope se réjouit, et, quittant sa couche, elle embrasse la vieille nourrice en versant des larmes ;
Homère, Odyssée, chant XXIII, VIIIème siècle avt Jésus-Christ
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Ce poème d'Apollinaire, extrait du recueil Alcools, évoque à la fois le passage du temps, de l’eau et de l’amour. Seul le « je » incarne une permanence : figure de l’attente , une attente mélancolique mais qui qui peut se transformer en présence créatrice.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passait
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913