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Noé
‣ approfondissement
Le pape François reprend ce passage lors de l’envoi des missionnaires de la Miséricorde en 2016 :
« Un autre passage de la Genèse me frappe, il s’agit du récit de Noé. Nous le connaissons tous, mais nous nous rappelons rarement l’épisode où il s’enivra. Dans la Bible, Noé est considéré comme un homme juste ; pourtant il n’est pas sans péché : son ivresse fait comprendre à quel point il était lui aussi faible, au point de manquer à sa propre dignité, un fait que l’Écriture exprime à travers l’image de la nudité. Cependant, deux de ses enfants prennent leur manteau et le couvrent pour qu’il retrouve sa dignité de père (cf. Gn 9 ; 18-23).
Ce passage me fait dire à quel point notre rôle dans la confession est important. Devant nous se trouve une personne « nue », et également une personne qui ne sait pas parler et qui ne sait pas quoi dire, avec sa faiblesse et ses limites, avec la honte d’être un pécheur, et très souvent de ne pas réussir à le dire. N’oublions pas : face à nous ne se trouve pas le péché, mais le pécheur repenti, le pécheur qui voudrait ne pas être ainsi, mais qui n’y arrive pas. Une personne qui ressent le désir d’être accueillie et pardonnée. Un pécheur qui promet de ne plus vouloir s’éloigner de la maison du Père et qui, avec le peu de force en sa possession, veut faire tout son possible pour vivre en fils de Dieu. Nous ne sommes donc pas appelés à juger, avec un sentiment de supériorité, comme si nous étions immunisés contre le péché ; au contraire, nous sommes appelés à agir comme Sem et Japhet, les fils de Noé, qui prirent une couverture pour mettre leur père à l’abri de la honte. Être confesseur selon le cœur du Christ équivaut à couvrir le pécheur avec la couverture de la miséricorde, pour qu’il n’ait plus honte et qu’il puisse retrouver la joie de sa dignité filiale, et puisse aussi savoir où il se retrouve. »
Ce récit de la première ivresse dans l’histoire de l’humanité a donné lieu à de multiples interprétations.
Que signifient la vigne plantée, l’enivrement, la nudité, la condamnation de Cham ?
Le geste de la part des deux frères de recouvrir leur père d’un manteau peut être mis en lien avec trois textes :
Jacques 5 : « Mes frères, si l’un de vous s’égare loin de la vérité et qu’un autre l’y ramène, alors, sachez-le : celui qui ramène un pécheur du chemin où il s’égarait sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. »
Psaume 84 : « Tu as ôté le péché de ton peuple, tu as couvert toute sa faute ! »
Ezéchiel 16,8 : « J’étendis sur toi le pan de mon manteau et je couvris ta nudité. »
Pour approfondir : Cham découvre les limites de son père
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