8 : Rendre compte de notre Espérance
I Pierre 3, 15 – 18 : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant ceux qui vous demandent de rendre compte de l’Espérance qui est en vous, mais faîtes-le avec douceur et respect. »
Spe Salvi
35. Tout agir sérieux et droit de l'homme est espérance en acte. Il l'est avant tout dans le sens où nous cherchons, de ce fait, à poursuivre nos espérances, les plus petites ou les plus grandes : régler telle ou telle tâche qui pour la suite du chemin de notre vie est importante ; par notre engagement, apporter notre contribution afin que le monde devienne un peu plus lumineux et un peu plus humain, et qu'ainsi les portes s'ouvrent sur l'avenir. Mais l'engagement quotidien pour la continuation de notre vie et pour l'avenir de l'ensemble nous épuise ou se change en fanatisme si nous ne sommes pas éclairés par la lumière d'une espérance plus grande, qui ne peut être détruite ni par des échecs dans les petites choses ni par l'effondrement dans des affaires de portée historique. Si nous ne pouvons espérer plus que ce qui est effectivement accessible d'une fois sur l'autre ni plus que ce qu'on peut espérer des autorités politiques et économiques, notre vie se réduit bien vite à être privée d'espérance. Il est important de savoir ceci : je peux toujours encore espérer, même si apparemment pour ma vie ou pour le moment historique que je suis en train de vivre, je n'ai plus rien à espérer. Seule la grande espérance-certitude que, malgré tous les échecs, ma vie personnelle et l'histoire dans son ensemble sont gardées dans le pouvoir indestructible de l'Amour et qui, grâce à lui, ont pour lui un sens et une importance, seule une telle espérance peut dans ce cas donner encore le courage d'agir et de poursuivre.
Assurément, nous ne pouvons pas « construire » le règne de Dieu de nos propres forces – ce que nous construisons demeure toujours le règne de l'homme avec toutes les limites qui sont propres à la nature humaine. Le règne de Dieu est un don, et c’est pourquoi justement il est grand et beau, et il constitue la réponse à l'espérance... Mais il n'en reste pas moins toujours vrai que notre agir n'est pas indifférent devant Dieu et qu'il n'est donc pas non plus indifférent pour le déroulement de l'histoire. Nous pouvons nous ouvrir nous-mêmes, ainsi que le monde, à l'entrée de Dieu : de la vérité, de l'amour, du bien...
Nous pouvons libérer notre vie et le monde des empoisonnements et des pollutions qui pourraient détruire le présent et l'avenir.
Nous pouvons découvrir et tenir propres les sources de la création et ainsi, avec la création qui nous précède comme don, faire ce qui est juste selon ses exigences intrinsèques et sa finalité.
Cela garde aussi un sens si, à ce qu'il semble, nous ne réussissons pas ou nous paraissons désarmés face à la puissance de forces hostiles.
Ainsi, d'un côté, une espérance pour nous et pour les autres jaillit de notre agir ; de l'autre, cependant, c'est la grande espérance appuyée sur les promesses de Dieu qui, dans les bons moments comme dans les mauvais, nous donne courage et oriente notre agir.
MOSAÏQUE
Jésus nous demande de « travailler à sa Vigne ». Espérer, ce n’est pas attendre que tout se fasse sans bouger. C’est s’engager pour que le Royaume surgisse.
3° MOSAÏQUE – LES OUVRIERS
Dans la parabole des Ouvriers à la Vigne, Jésus nous appelle à travailler dans le monde pour plus de justice et de paix. Notre espérance en l'avenir passe par notre réponse à cet appel.
Vous pouvez lire le texte sur le pilier et écouter en cliquant ICI.
Yves Bériault
L’espérance est une grâce, un cadeau, qui nous est accordée par Dieu quand nous mettons notre foi en lui. Mais qu’est-ce que l’espérance ? Disons tout d’abord, que l’espérance nous invite à regarder bien plus loin que ce que l’on appelle l’espoir et qui est cette manière bien humaine d’attendre des résultats, des succès, dont on espère la réalisation.
L’espoir joue un grand rôle dans nos vies ; l’espoir est l’assise de tous nos projets, de toutes nos réalisations. L’espoir est toujours lié à la réalisation concrète d’une attente ; que ce soit une bonne nouvelle du médecin ou que les Blue Jays gagnent la série mondiale, et j’en passe. Et quand l’événement attendu est passé, l’espoir n’est plus là, il s’est évanoui.
Mais l’espérance nous accompagne tout au long de nos vies et nous invite à regarder bien plus loin que le calendrier de nos engagements ou de nos attentes. L’espérance ne s’arrête pas aux échecs, elle n’est pas déboutée par les déceptions, les angoisses ou la maladie.
L’espérance sait regarder au-delà de ce qui est provisoire, au-delà même de la mort, surtout de la mort, et jamais sa lampe ne s’éteint quand nous gardons les yeux fixés sur le Christ. L’espérance est ce qu’on appelle une vertu théologale, c.-à-dire, une force intérieure qui nous est donnée par Dieu pour nous conduire jusqu’à lui et nous faire tenir jusqu’au bout.