Les Chapelles
Nous vous invitons à découvrir les trois chapelles de l'église dans leur lien au vin et à la vigne.
Saint Rémi et le miracle de la cave à vin dans la Légende dorée
Vierge Marie et la "fiancée" dans le vignoble de l’Époux
Michel Favreau, prêtre docker de Bacalan, témoin du travail portuaire et du "voyage" du vin de Bordeaux.
Les Vitraux
Nous avons gardé les vitraux de la fin du XIX°ainsi que les statues des saints. Pour chacun, dans leur hagiographie ou dans leurs écrits, se trouvent des références au vin ou à la vigne.
SAINT MARTIN (316-397) – Livre de sa vie par Sulpice Sévère
Lors d'une tournée d'hiver des monastères, Martin s'est assoupi dans les vignes, après avoir attaché son âne à un piquet. Ce dernier en a profité pour brouter les sarments, qui jaillissaient abondamment des ceps jusque-là laissés en friche.
Devant les pieds ratiboisés, Martin n'a pu que s'excuser auprès des moines exploitant les vignes pour les dégâts occasionnés.
Mais quel ne fut pas l'étonnement des moines quand, à l'heure des vendanges, ils récoltèrent sur les vignes taillées par l'âne de nombreuses et grosses grappes de raisin, juteuses et sucrées, si différentes des habituelles petites grappes acides qui donnaient un petit vin aigrelet".
SAINT NICOLAS (270-345)
Le roi Gétron et son épouse Eufrosine, ne pouvait pas avoir d'enfant. Ils se rendirent donc sur le tombeau de Saint-Nicolas pour y prier. Le 6 décembre suivant la reine mets au monde un garçon prénommé Adéodat. A l'âge de 7 ans, il est enlevé par le roi Marmorinus et emmené à Byzance où il sert d'échanson. L'enfant souffre beaucoup, et le jour de la Saint-Nicolas, il ne peut retenir ses larmes. Le roi se moque de lui. Alors une tempête se lève sur le palais, Saint-Nicolas saisit l'enfant par les cheveux et le rends à ses parents. Adéodat qui servait du vin, tient encore la coupe du roi dans sa main.
SAINT FRANCOIS (1181-1226) - Livre des Fioretti 19
Sachant que François était dans l’église, accourut une foule pour le voir, abimant la vigne et cueillant tout le raisin. Le prêtre fut fort peiné.
François lui dit "Combien de charges de vin te rapporte cette vigne par an ?" Le prêtre répondit : "Douze charges". Saint François dit : "Je te prie, père, de supporter que je demeure ici quelques jours, et laisse toute personne prendre du raisin de cette vigne qui est à toi, pour l'amour de Dieu et de moi, petit pauvre ; et je te promets de la part de mon Seigneur Jésus-Christ qu'elle te rapportera vingt charges cette année".
Le prêtre se confia à la promesse de saint François et laissa librement la vigne à ceux qui venaient à lui. Chose merveilleuse ! La vigne fut tout abîmée et cueillie ; c'est à peine s'il s'y ramassa encore quelques grappillons. Vint le temps de la vendange : il cueille ces grappillons, et les met dans la cuve et les presse ; et selon la promesse de saint François, il récolte vingt charges de très bon vin.
SAINT ANTOINE DE PADOUE (1195-1231)
Un jour, frère Antoine demande l’hospitalité à une paysanne qui le reçoit volontiers et veut l’honorer en lui offrant le bon vin de sa cave. Mais dans sa précipitation, elle oublie de fermer le robinet du tonneau et lorsqu’elle redescend pour chercher d’autre vin, elle trouve la cave inondée et le tonneau vide.
Elle remonte toute consternée et Antoine, voyant son malheur, lui dit de ne pas se faire de soucis et de retourner à la cave où elle retrouve le tonneau plein et le sol bien sec.
SAINTE THERESE D’AVILA (1515-1582) - Livre des Demeures (7° demeure chapitre 4 - 11)
La vigueur de l’âme, soutenue par le vin qu'elle boit dans cette cave où son Époux l'a amenée et d'où il ne la laisse pas sortir, retentit sur le faible corps, comme ici-bas la nourriture qu'on met dans l'estomac donne des forces à la tête et à tout le corps.
Dans Pensées sur l’Amour de Dieu VII-6, elle parle ainsi de l’enthousiasme de la Samaritaine : Cette sainte femme, dans cette ivresse divine, allait par les rues en criant.
SAINTE THERESE DE LISIEUX (1873-1897) – Poèmes
Mon Ciel, il est caché dans la petite Hostie
Où Jésus, mon Époux, se voile par amour
A ce Foyer Divin je vais puiser la vie
Et là mon Doux Sauveur m'écoute nuit et jour
" Oh ! quel heureux instant lorsque dans la tendresse
Tu viens, mon Bien-Aimé, me transformer en toi
Cette union d'amour, cette ineffable ivresse
Voilà mon Ciel à moi !... "
JEAN-BAPTISTE
Le verbe hébreu nazar signifie « séparer » ou « consacrer ». Le nazir est une personne consacrée à Dieu. Elle doit suivre certaines règles précisées par la Bible, comme en Nombres 6: "Il s'abstiendra de vin et de boissons fortes, il ne boira ni vinaigre de vin ni vinaigre de boisson forte, il ne boira d'aucun jus de raisin, il ne mangera ni raisins frais ni raisins secs. Il ne mangera d'aucun produit du cep de la vigne, depuis les pépins jusqu'à la peau."
Un nazir ne peut pas s’approcher d’un cadavre et ne doit pas se couper les cheveux.
La figure la plus représentative du naziréat dans la Bible est Samson. Mais dans le Nouveau Testament, cette forme de consécration n’est pas mise de l’avant. Jésus n’était pas un nazir : il boit du vin et s’approche de cadavre. Paul a sûrement vécu un naziréat temporaire qui s’est terminé à Cenchrées (Ac 18,18).
Mais certains voient en Jean Baptiste un nazir. Luc affirme qu’il a été consacré et qu’il ne boira pas de vin. « Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère. » Lc 1,13-15
Jésus le présente aussi comme ne buvant pas de vin, tout en se distinguant de lui : Jean Baptiste est venu ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : “C’est un possédé !” Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et l’on dit : “C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.”» Matthieu 11
SAINT VINCENT
La fête de la Saint Vincent, 22 Janvier, est une tradition très ancrée dans le monde viticole dont il est le Saint Patron. L'histoire de Saint Vincent remonte à l'époque de l'empire Romain. Vincent, né d'une famille noble à la fin du 3ème siècle à Huesca, petite cité espagnole au pied des Pyrénées. Il devient rapidement homme d'église en tant que Diacre. Sous l'empire Romain, les chrétiens sont pourchassés sinon mis à mort car refusant d'adorer l'empereur romain, l'unique "dieu" imaginable. Vincent est alors emprisonné et torturé. De nombreux miracles seront reconnus pour l'avoir sauvé de la mort, mais Vincent rend l'âme le 22 Janvier 304, martyrisé par écartèlement, lacérations et brûlures.
Le souvenir de son martyre se propagea dans tout le monde chrétien. En 542, le fils de Clovis, Childebert, rapporte de Saragosse la tunique de Vincent. Son culte, très populaire en Espagne, se répandit en France où il est devenu le patron des vignerons.
De nombreuses hypothèses peuvent-être à l'origine du choix de Saint Vincent en tant que Saint Patron des Vigneron, mais aucune n'a pu être confirmée :
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La première syllabe de son nom n'est autre que le mot Vin. Selon la religion, le parallèle entre le sang et le vin est souvent relaté, tel le christ, Vincent a versé son sang en tant que martyr.
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C’est une roue de pressoir qui aurait été utilisée pour le torturer.
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Etant diacre, il verse le vin dans le calice pour la messe.
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En Île de France, les viticulteurs dépendaient autrefois de l'abbaye St Vincent, devenue par la suite Saint-Germain-des-Prés. La dévotion se serai étendue à d'autres vignobles.
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Il démasque miraculeusement un escroc : l’eau frauduleusement ajoutée se serait spontanément séparée du vin une fois le liquide renversé sur sa tunique.